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Philosophie, économie, société, neurosciences, chemins intérieurs.

CONFÉRENCE : "DE LA PENSÉE À LA PAROLE" extraits

INTRODUCTION

 

Le thème concerne l’histoire de la concrétisation de la pensée humaine.

Je vais donc ce soir, parler de la manière dont notre jeune monde, celui que nous situons à travers le prisme des temps géologiques, s’est doté d’un outil capable de structurer sa pensée et surtout de la pérenniser. […]

 

PARTIE I. Comment sommes-nous passés de la pensée à l’écrit, la naissance du langage ?

 

La pensée et la parole sont particulièrement liées. On pense et on exprime sa pensée par des sons organisés en phonèmes.

Le linguiste Charles Hockett, précise qu’un ancêtre de l’homme non seulement a acquis la souplesse vocale, mais la compétence pour évoquer des objets intéressants mais absents (par exemple des cadavres d’animaux trop lourds à transporter).

[…]  Exemple, le mot-son « grooflook » suffirait pour dire « prends ta lance et va de l’autre côté de l’animal » etc.

[…] Cela n’est pas du tout improbable, dans la mesure où, surtout en occident, la trace écrite relève de l’exercice de la preuve.

Cependant, l’anthropologie contemporaine, par l’intermédiaire de ses travaux et récentes découvertes, tend à démontrer -et elle y parvient – que les cultures orales sont beaucoup plus riches qu’on ne l’a cru durant les décennies précédentes.

Il n’est d’ailleurs pas exclu que cette SURVALORISATION de l’écrit ait déprécié quelque peu le caractère naturel, sincère et spontané de l’oralité à travers le principe de « la parole donné ».

[…] En fait on serait passé avec l’écriture, du récit des évènements, à l’exposé des principes ! Mais tout cela ne serait-il pas une illusion ?

 

Nombre d’historiens comme W.V. Harris ou Geoffrey Lloyd ont aujourd’hui démontrés que l’essentiel de ce qu’on appelle le prodige grec, « s’est développé au sein d’une culture orale ; que cette culture n’est pas née grâce à l’écriture ».

Ce que j’appelle la « trace », a simplement permis à cette civilisation de trouver une préservation et

[…], l’invention de l’écriture se ferait au détriment de la mémoire, il cite : « cette connaissance (on parle ici de l’écrit) aura pour effet, chez ceux qui l’auront acquise, de rendre leurs âmes oublieuses, parce qu’ils cesseront d’exercer leur mémoire… ».

Mais le terreau hellénistique de la civilisation occidentale n’est pas seul détenteur d’une fervente oralité.

Il en va de même pour jules Michelet. L’historien récusait, en 1842, la prise de notes pendant ses cours en disant :

[…] Et de l’autre, on aurait l’existence du monde de la rationalité, des sciences, de la philosophie, du cartésianisme, du définitif et du fixe, du gravé dans le marbre, et après avoir évoqué l’envolement des paroles il ne reste plus qu’à fixer les écrits.

 

Mais, au-delà de la vision positiviste de l’oralité qui pourrait s’apparenter à une vision nostalgique, l’oralité ne peut pas pour autant se trouver couronnée des plus pures pensées. En effet, n’établit-elle pas une frontière quasi étanche, sous quelques prétextes sibyllins d’ailleurs, entre le monde du profane et celui du sacré et du religieux !

Permettons-nous quelques instants, de critiquer ce postulat quelque peu clivant et caricatural.

[…]

 

B. De l’oral à l’écrit

 

Il me semble nécessaire de souligner, en introduction de cette partie, que dans les sociétés humaines émergentes celles de l’âge des métaux en Europe, i.e. (âge du cuivre du bronze et du fer)[1], le développement de l’écriture s’est probablement rattaché à des exigences Ô combien plus utilitaristes qu’artistiques.

Ainsi, l’échange d’information, la tenue de comptes financiers, la codification des lois et l’enregistrement de l’histoire […] N’est-ce d’ailleurs pas là, une des raisons qui fait que les écrits littéraires pré-antiques sont très rares ?

 

La fonction de l’écrit marque finalement une révolution dans le langage et dans le psychisme, car il fonctionne comme une réelle extension de la mémoire.

[…] n’étant que l’un des éléments d’une mutation psycho intellectuelle à la fois plus complexe et plus englobante.

 

B.1. Les débuts de l’écriture

 

L’écriture est donc un moyen de communication. En évoquant cela, je ne pense pas bouleverser le sens de votre vie. On pourrait pourtant tenter une définition de ce qu’est l’écriture.

L’écriture est […] Mais la particularité de l’écrit réside dans le fait qu’il est lié à des contraintes […]

3000 ans plus tard, aux environs du IVe millénaire avant J.-C., la complexité du commerce et de l’administration en Mésopotamie […]

 

C’est dans ce cadre civilisationnel que le sumérien est apparu. À aujourd’hui, il semble être la forme la plus ancienne d’écriture scientifiquement reconnue et date d’environ -3500 ans avant J.-C. Elle porte le nom d’écriture cunéiforme. Sa provenance se situe à Uruk, au sud de l’Irak actuel alors qu’en […] et l’écriture se construit sur la nécessité politique de consigner les faits et les dires de puissants. L’inscription la plus ancienne est la palette de […] 898, elle est exposée au musée du Caire.

Les caractères [..]

 

 

 

 

 

 

 

[1] De – 3000 à – 100 avant JC en Europe

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